Urgence écologique: les Églises face à la confusion éthique (une réflexion protestante, 3) - Forum protestant

Urgence écologique: les Églises face à la confusion éthique (une réflexion protestante, 3)

«Tout discours des chrétiens» sur le changement climatique «devra, au minimum, satisfaire aux exigences de justice et de vérité». Mais quand l’État ne joue pas son rôle d’«arbitre impartial» dans les rapports de force et parle même d’écologie punitive, que faire ? Dans ce troisième et dernier volet de son article, Vincent Wahl suggère aux chrétiens d’être «présents dans le combat et dans l’’imagination, sans renoncer à l’espérance eschatologique, mais en acceptant d’être aussi au service de l’espoir humain».

Lire le premier et le deuxième volet de l’article de Vincent Wahl.

 

 

Qu’au moins, les choses soient nommées !

6. Au service de la société civile pour la construction d’une vision globale ?

La pression de la société civile sur les pouvoirs publics est-elle en mesure d’amener ceux-ci à choisir et maintenir un cap pour la transformation écologique ? Même si une telle mobilisation était unitaire et soutenue sur le long terme, son succès serait difficile à prédire, tant les résistances des institutions (conçues pour cela, après tout !) et des lobbies, sont puissantes. Une condition nécessaire – pas forcément suffisante – dans la confusion actuelle, est que nous puissions partager une vision globale des avenirs souhaitables et des changements nécessaires pour s’en rapprocher. Ce qui, à son tour, n’est possible que dans la mesure où un cadre de vérité commun sera préservé.

Mais depuis des années, au lieu de vérité et de nuance… la parole publique sur les questions d’écologie procure un sentiment de confusion, de contradictions et d’opacité. La perplexité, ainsi que les sentiments d’injustice et d’impuissance qui en résultent, conduisent soit à l’éco-anxiété, voire au désespoir, soit à une fuite en avant individualiste, voire cynique, dans la consommation égoïste.

Face à un discours politique volontariste, mais apparemment sans effet, Pierre Rosanvallon se demandait récemment quel type de parole peut faire sortir un peuple de son atonie: «Est-ce qu’on peut montrer (…) que les éléments de langage sont entrés en résonnance avec ce que sentaient, avec ce que vivaient les Français ?» (1).

Cette remarque nous semble faire écho à l’interpellation de l’ouvrier de Belleville, après la répression de la Commune, au pasteur Mac All, qui devait, dans les années suivantes, fonder ce qui deviendrait la Mission populaire évangélique de France (2): «Présentez-nous une religion de liberté et de réalité». S’agissant du défi écologique et notamment climatique, on pourrait ainsi transposer cette injonction: tout discours des chrétiens sur ce sujet complexe, parfois contre-intuitif (3), et impactant les conditions de vie de chacun devra, au minimum, satisfaire aux exigences de justice et de vérité.

 

Exiger un État impartial qui ne dévoie pas le langage

Les protestants français ont appris au cours des siècles à rejeter fermement toute notion de vérité officielle. Nous poserons ici, cependant, qu’en matière écologique et notamment climatique, la notion de vérité commune, basée sur des faits et modèles scientifiques, a une importance primordiale, et que l’État a la grande responsabilité, sinon de l’établir, sinon de la faire respecter, tout au moins de ne pas jouer avec elle. Même si beaucoup reste encore à préciser, infirmer, découvrir, au moins arbitrer, l’État ne devrait pas laisser dire n’importe quoi.

Dans un contexte de jeu entre acteurs économiques aux intérêts divergents, il est compréhensible que certains forcent le trait. Par contre, le deux poids et deux mesures de l’arbitre étatique, qui réprime des écologistes et leurs actions contre les mégabassines, les manifestations contre les cimentiers, ou l’autoroute A69, mais tolère les pressions des lobbies, voire les pressions physiques d’agriculteurs ou d’autres agents économiques, y compris des incendies, la dégradation de bâtiments publics, les occupations de route… ne peut qu’obscurcir le débat. Il ne s’agit pas de considérer a priori ces intérêts comme illégitimes, mais s’ils se cachent en manipulant certains acteurs au profit d’autres, ils s’opposent à ce que les véritables enjeux soient nommés dans le débat public. De même, dans le domaine énergétique, on limite (ou l’on reporte à une transition future) la mise en questions de décisions touchant aux énergies fossiles qui engagent l’avenir sur un chemin irréversible, comme celles touchant aux infrastructures liées à leur production (équipements d’extraction, de raffinage et conditionnement, pipelines, terminaux, etc.) et à la consommation (autoroutes, aéroports, routes maritimes y compris de plaisance, jets privés, SUV, etc.). Le principal scandale reste cependant, l’inégalité dans les consommations et les émissions de gaz à effet de serre, et notamment celles des plus riches, responsables d’une part bien plus que proportionnelle du total des émissions.

Selon une étude d’Oxfam, reprise par Novethic (4), les 1% les plus riches (77 millions de personnes) seraient responsables de 16% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019, soit l’équivalent de l’empreinte carbone des deux tiers de l’humanité les plus pauvres (5,11 milliards de personnes).

Ainsi, la distinction entre les émissions de subsistance et les émissions de luxe n’est pas faite, ce qui fausse entièrement l’analyse et conduit directement à l’injustice, en préservant la consommation démesurée de ceux qui ont le pouvoir économique, et en essayant de reporter le plus gros des efforts sur les plus pauvres. Écologie punitive, avez-vous dit ?

Il faut s’arrêter un moment sur cette formule magique qu’est l’invocation d’une écologie punitive. Lorsqu’elle a fait son effet, par exemple lorsqu’elle a été prise en compte par la parole politique, pour la première fois (5) en écrasant dans l’œuf l’écotaxe, sorte de péage routier pour les transports de marchandises sur tout le territoire, qui est puni ? Cette fois-là, ce furent notamment les riverains du réseau routier secondaire, certains villages étant traversés quotidiennement par des centaines de camions, le développement de transports alternatifs qui a perdu une ressource fléchée, etc. Qui continuera d’être puni par les dérégulations que le mantra accompagne et justifie ? D’ores et déjà, ce sont souvent les plus fragiles, et à terme toute la population, y compris ceux qui pensent aujourd’hui pouvoir tirer leur épingle du jeu. Par ailleurs, devant la difficulté d’imposer des contraintes à certains secteurs de la production, il est plus facile d’appliquer des mesures pénalisant la consommation, et notamment celle des plus précaires. Mais dans la parole publique, le terme d’écologie punitive désigne le plus souvent comme victimes les agents économiques, tout en entretenant la confusion. On pourrait faire une analyse comparable de l’emploi de l’expression principe de précaution. Ses détracteurs accusent ce principe de nuire à l’innovation et de détourner la société de prises de risque nécessaires à la poursuite du progrès, mais il s’agit d’une inversion. En réalité, il s’agit par exemple de mettre la charge de la preuve de l’innocuité d’un nouvel usage de produit chimique du côté de l’acteur économique qui souhaite le développer à son profit. Le principe de précaution n’interdit pas la prise de risque, mais en renvoie la responsabilité au porteur d’innovation, dans le but d’éviter la situation bien connue de socialisation du risque et de privatisation des bénéfices éventuels. De tels procédés langagiers sont des pièges, des escroqueries. Leur emploi a pour objectif d’intimider voire de culpabiliser l’interlocuteur, de l’empêcher de penser en dehors des chemins ainsi balisés. Il fait obstacle à tout échange honnête et constructif.

Les interpellations d’Écologie, quelle(s) conversion(s) ? (6) montrent que les Églises ne perdent pas de vue l’importance de la loi, et d’un État, impartial, efficace, au service de la société. Cette importance peut être rappelée en empruntant les mots, tout simples, sans référence métaphysique, de la prix Nobel d’économie Esther Duflo (7):

«Puisque la pulsion humaine nous conduit à un résultat qui, si on le regarde avec un petit peu de recul, n’est pas désirable, c’est un système où on serait complètement isolé, chacun, dans nos silos. Eh bien, c’est là que le Politique intervient, pour le bien public qui est que, (…) si je réfléchis à ça, individuellement, je veux plutôt m’associer à des gens qui me ressemblent, mais quand je réfléchis à ce système dans son ensemble, j’aimerais bien qu’il y ait de la mixité sociale. Du coup, c’est évidemment là que le politique, et donc la Politique, doit intervenir pour corriger, pour forcer à faire des choses qui sont pour le bien public. C’est le rôle du gouvernement, le rôle du Politique».

Et bien sûr, le raisonnement fonctionne à l’identique si l’on remplace les mots mixité sociale par justice climatique, protection de la biodiversité ou promotion de la santé humaine

 

Tenir compte de la conflictualité

En vue de préserver ce cadre de vérité commune, peut-on faire l’économie d’une réflexion sur les rapports de force ? Celle qui, comme lors des combats du passés, luttes sociales, luttes pour les droits des femmes ou pour les droits civiques des Noirs aux USA, a amené à s’interroger sur la désobéissance civile, les prises (8) de l’action non-violente, les usages compatibles avec le message évangélique d’outils théoriques comme l’analyse marxiste, etc. Bref, tout ce qui, devant la confusion actuelle, peut redonner une chance à l’intelligence et à la lucidité collectives.

La question de s’en prendre, dans certains cas, aux biens matériels, notamment à certaines infrastructures qui contribuent à rendre irréversible la trajectoire de l’humanité commence à se poser d’une manière insistante. Elle devrait être précédée par une réflexion éthique sur les limites à donner à l’appropriation privée des ressources. On l’a vu, de simples manifestations ne suffisent pas à inverser les tendances. Pourquoi laisser les violents et les court-termistes gagner dans l’opinion et influencer les décideurs politiques dans leur sens? Pourquoi ne pas investir autant de conviction, de compétences, d’efforts et d’argent que, par exemple, les ultra-libéraux qui ont obtenu leur victoires idéologiques des années 80 et suivantes au prix de dizaines d’années d’efforts continus, de lobbying efficace, d’investissements massifs (9) ? Ou encore, que les lobbyistes agissant pour le compte d’industries dangereuses pour la santé humaine et/ou l’environnement, comme les producteurs d’hydrocarbures, de tabac, de pesticides ou d’OGM ?

Ce très haut niveau d’engagement, ne laissant rien au hasard, vient d’être puissamment illustré par une enquête sur les Bonus Eventus files, menée par le media d’investigation Lighthouse Reports, et publiée le quotidien Le Monde, en trois volets, du 28 septembre au 1er octobre 2024 (10). Il s’agit de vastes opérations d’influence en faveur des pesticides et des OGM, menées par des officines basées aux USA, dont v-Fluence, fondée par l’ancien directeur de la communication de Monsanto. Cette société met à disposition de ses clients, parmi lesquels le lobby des industries phytosanitaires, ou l’Administration américaine, une base de données personnelles, du nom de Bonus Eventus, sur les scientifiques ou militants dont le travail gêne l’industrie des pesticides. Le but est de préparer et soutenir des attaques personnelles destinées à saper leur crédibilité. La même plateforme constitue une abondante ressource d’arguments favorables à l’agrochimie, destinés à influencer le débat public. Enfin, v-Fluence a agi pour le compte de l’Administration américaine, sous la présidence de Donald Trump, afin de contrer le  pacte vert projeté par la Commission européenne. Cette campagne a ciblé des parlementaires, et s’est notamment accompagnée d’une opération de dénigrement contre le centre international de recherches contre le cancer (CICR), agence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), accusé d’avoir classé le glyphosate comme cancérigène probable. On mesure aujourd’hui le résultat, sur le pacte vert largement vidé de son contenu, des combats acharnés qui ont été menés contre lui et dont ces stratégies d’influence ont fait partie. L’enquête sur les Bonus Eventus files tend aussi à confirmer les récentes manipulations de la colère des petits et moyens agriculteurs nourriciers, que nous évoquions dans la première partie du présent article. Nous soulignions que les reculs réglementaires obtenus bénéficiaient notamment aux industries de l’agrofourniture, et non directement à ces agriculteurs. On est estomaqué par le cynisme de ces spécialistes de la désinformation, de leur indifférence à la souffrance et à l’avenir de l’humanité. On pourra s’interroger sur la désinhibition qu’installe notre si rapide accoutumance, notre résignation, à l’insoutenable, qui se voit ainsi normalisé (11). Ou bien, à l’inverse, sur la difficulté à maintenir notre mobilisation. Mais mesure-t-on suffisamment le professionnalisme de ces groupes d’intérêt? En tire-t-on des conséquences concrètes, sur le sérieux des combats à mener, sur les moyens et les compétences à leur consacrer ?

Dans l’ouvrage de la FPF S’engager pour la justice climatique, Sarah Stewart-Kroeker conclut à la nécessité «de s’allier aux théologies de la libération qui attirent l’attention sur les rapports de puissance, de corruption et de domination» (12). La lucidité à l’égard de celles-ci, la capacité à les nommer, ainsi que les antagonismes sociaux, les forces conservatrices, les égoïsmes, le refus têtu de changer, la criminalisation des révoltes sociales et écologiques rejoint également la double exigence de vérité et de justice.

Dans une perspective laïque mais dans un esprit proche, Andreas Malm (13) réfléchit à tirer des leçons des grands mouvements populaires du passé qui pourraient inspirer le mouvement pour le climat. Notamment, il met en garde contre une pensée trop irénique, qui négligerait d’ énoncer et d’analyser les antagonismes qui traversent la crise. Enfin, il insiste sur l’importance de considérer l’efficacité politique des moyens de la lutte. Il en analyse les ressorts, par exemple, dans le mouvement des droits civiques aux USA, ou dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Il conclut à la nécessité de ne pas exclure des actions contre les biens, en complément de la non-violence de masse. Il ne s’agit pas ici de plaider pour que les Églises chrétiennes adoptent ces perspectives. Mais peut-être doivent elles se donner les moyens d’une écoute, d’un accompagnement critique de ceux que l’urgence climatique pousse à le faire.

 

7. Espérance

Le présent article examine comment les Eglises pourraient se mettre au service de la société pour accompagner – non sans discernement ! – la lutte pour la préservation de l’environnement. L’éthique y est désignée comme l’espace privilégié du dialogue avec toutes les personnes, quelles que soient leurs convictions. Dès lors, nous devons admettre aussi qu’il existe des approches non-croyantes de l’espérance. L’éthique, comme art de la rencontre, doit nous permettre de prendre ces autres espérances au sérieux, en commençant par le partage de la tentation de la désespérance. Désespérance qui touche par exemple les scientifiques du climat lassés de n’être pas entendus, les militants de la justice climatique, et de plus en plus, tout un chacun.

Dans Comment saboter un pipeline, Andreas Malm veut aussi faire pièce à ce qu’il appelle «le fatalisme climatique». Il relève par exemple:

«Il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme, ou une intervention humaine à grande échelle sur le système climatique – ce qu’on appelle la géo-ingénierie – que sur le système économique; il est aussi plus facile, du moins pour certains, d’imaginer apprendre à mourir qu’apprendre à se battre, se résigner à la fin de tout ce à quoi l’on tient qu’envisager des formes de résistance active. Le fatalisme climatique fait tout son possible pour confirmer ces absurdités paralysantes. C’est même sa vocation» (14).

Contre ce fatalisme, il rappelle que «le caractère cumulatif du changement climatique contredit les axiomes du fatalisme. Chaque gigatonne compte…» (15), et que «le niveau exact du réchauffement futur dépend largement de l’infrastructure qui n’a pas encore été construite».

«Waxo, waxo, même pas peur !», scandait Jules après avoir chaussé les lunettes vertes qui le protégeraient du noir (16). C’était l’un des héros préférés de mes enfants alors petits, moi aussi je l’aimais bien. Mais j’ai trop conscience de la faiblesse de ma propre espérance, je suis trop convaincu des limites de l’auto-persuasion, et trop pétri d’anxiété, trop demandeur moi-même de réconfort, pour brandir l’espérance comme arme secrète en conclusion de cet article. J’ose cependant quelques idées, très partielles, comme contribution au partage communautaire !

L’espérance est souvent opposée à l’espoir, à l’optimisme, qui seraient des sortes d’inconséquences, voire d’aveuglement sur la gravité et à l’irréversibilité de la situation. C’est en particulier la perspective de Jacques Ellul, pour qui le lieu de l’espérance est, paradoxalement, la déréliction, le sentiment d’être abandonné par Dieu, comme rappelé par Elisabeta Ribet (17), ce qui répond bien au sentiment d’impuissance qui nous saisit souvent. Cependant d’autres approches sont sans doute moins tranchées, comme celle de Bonhoeffer, qui invite à préserver «l’optimisme en tant que volonté d’avenir, (en tant que santé vitale), même s’il se trompe cent fois» (18). J’ai personnellement de la peine à articuler une espérance eschatologique qui annonce «de nouveaux cieux et une nouvelle terre» avec une espérance plus limitée. Par exemple, celle que nos Églises puissent être utiles à un mouvement social qui trouverait les moyens d’imposer une véritable prise en compte de l’écologie et qui, basé sur la justice, aboutirait à un consensus. Qui favoriserait la libération de l’imagination, et la participation de tous. Une espérance qui aurait la fonction d’un idéal régulateur (19), nous permettant aussi de rejoindre, dans le domaine de l’éthique, les autres traditions culturelles et mouvements d’idées. Cela renvoie aussi au «bouleversement éthique des horizons» d’Olivier Abel (20), ou aux paroles de la philosophe Isabelle Priaulet  dans l’article de Réforme: «La seule angoisse suscitée par un monde qui s’éteint ne peut porter de fruit. Il faut aussi un horizon. Pour les chrétiens: le Royaume de Dieu. Mais plus généralement, il faut aussi un travail sur l’imaginaire» (21).

Il me semble que pour que l’espérance chrétienne redevienne audible, les chrétiens devraient être présents dans le combat et dans l’’imagination, sans renoncer à l’espérance eschatologique, mais en acceptant d’être aussi au service de l’espoir humain. Le lieu où déployer les ressources de l’imagination avec la participation de tous, ce sont sans doute des groupes locaux, ouverts à tous. Lors de la vague de militance des années 60, se sentant incomprises, les personnes les plus engagées dans une lutte pour plus de justice étaient tentées de quitter les Églises. Nous est-t-il permis d’espérer que ces dernières, coopérant avec d’autres courants spirituels ou philosophiques, et instruites par ce passé douloureux, proposent aujourd’hui à ceux qui veulent s’engager dans le combat concret, la possibilité non seulement de rester, mais aussi de trouver en leur sein la possibilité d’être accompagnées, et notamment de relire leurs pratiques avec d’autres, dans un travail communautaire ?…

 

Illustration: portique de prélèvement de l’écotaxe en Bretagne en 2013 (photo XIIIfromTOKYO, CC BY-SA 3.0).

(1) Pierre Rosanvallon: «Le président de la République doit être la personne du long terme et pas du quotidien», France Culture (Les matins), 17 janvier 2024. On retrouvera les extraits ici visés à partir de 31’40. Le fond de l’émission n’a rien à voir avec notre propos dans cet article, mais la remarque sur la manière dont on peut «sortir de l’atonie» nous semble avoir une portée générale.

(2) Voir le site de la Mission populaire évangélique.

(3) Ses manifestations ne sont pas forcément directement interprétables: par exemple les phénomènes de refroidissement locaux dans un contexte de réchauffement global.

(4) Blandine Garot, Les 1% les plus riches émettent autant de gaz à effet de serre que les deux tiers des plus pauvres, Novethic, 21 novembre 2023. Voir aussi: Concepcion Alvarez, L’empreinte carbone des plus riches est en réalité deux à trois plus importante que ce qu’on pensait, Novethic, 16 janvier 2024.

(5) Le terme d’écologie punitive aurait été employé pour la première fois par un gouvernant en exercice (ou même plus généralement dans le débat entre responsables politiques) en octobre 2013, lorsque la ministre de l’environnement de l’époque a supprimé d’un mot l’écotaxe, qui faisait pourtant consensus à l’Assemblée nationale (cf. Samuel Laurent et Mathilde Damgé, Écotaxe : itinéraire d’un renoncement, Le Monde, 28 octobre 2013). La mesure devait être enfin mise en œuvre après plusieurs années d’investissement organisationnel et matériel, dont témoignent encore des portiques jamais démontés sur une partie du réseau routier. On donnait ainsi satisfaction au mouvement des bonnets rouges. L’un des objectifs de l’écotaxe était de réaliser une péréquation entre autoroutes à péage et réseau routier public, pour supprimer l’incitation faite aux transports routiers de marchandises à longue distance de préférer celui-ci, sans égard pour son inadaptation éventuelle au passage de camions et sans participer à son financement. L’écotaxe est à distinguer de la taxe carbone sur la consommation notamment des ménages, qui a déclenché le mouvement des gilets jaunes en 2018.

(6) Synode national de l’ÉPUdF, op.cit., Paris-Sète, 2021,  Écologie, quelle(s) conversion(s) ?.

(7) Esther Duflo, L’économie déshumanisée, France Culture (Les Matins), 1er février 2024. Nous n’avons pas modifié le style oral de cette conversation.

(8) Par analogie avec des prises de judo.

(9) Keith Dixon, Les évangélistes du marché, Les intellectuels britanniques et le néo-libéralisme, Raisons d’agir, 1998.

(10) Voir l’enquête de Stéphane Foucart, Elena DeBre et Margot Gibbs, Bonus Eventus files, Le Monde, 27 au 29 septembre 2024: Révélations sur le fichage à grande échelle de personnalités gênantes pour l’industrie agrochimique; Plongée dans la boîte noire de la propagande mondiale en faveur des pesticides; Comment l’administration Trump a tenté de torpiller le pacte vert européen, entre désinformation et influence.

(11) Une des idées majeures de Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz dans L’Événément Anthropocène, La Terre, l’histoire et nous, Points (Histoire), 2016.

(12) Sarah Stewart-Kroeker, La justice climatique dans une perspective biblique et théologique, in Jean-Philippe Barde et Martin Kopp (dir.), S’engager pour la justice climatique, Scriptura, 2022, p.89.

(13) Andreas Malm, Comment saboter un pipeline, La Fabrique, 2020.

(14) Ibid., p.170.

(15) Ibid., p.171.

(16) Christian Lamblin, Régis Faller, Charlotte Roederer, Jules a peur du noir, Nathan, 2000.

(17) Elisabeta Ribet, «Fais sortir mon être de la détresse», L’époque de la société technicienne: temps de déréliction ou temps d’espérance ?, Foi&Vie 2020/3, pp.67-72.

(18) Dietrich Bonhoeffer, Résistance et soumission, Lettres et notes de captivité, traduit par Lore Jeanneret, Labor et Fides, 1973, p.26.

(19) Voir la définition que Dominique Méda donne de cette notion dans le premier paragraphe de l’article suivant: Quel idéal régulateur pour nos sociétés en mal d’emploi ?, Alternatives économiques, 1er mars 1996.

(20) Olivier Abel, op.cit., Le bouleversement éthique des horizons, dans Olivier Abel, Edouard Bard, André Berger, Jean-Michel Besnier, Roger Guesnerie et Michel Serres, Éthique et changement climatique, Le Pommier (Essais et documents), 2009.

(21) Louis Fraysse, La conversion écologique, l’idée fait son chemin, Réforme, 6 décembre 2023.

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