Des huguenots au grand large - Forum protestant

Avec sa thématique Voyageurs sur la terre et la mer: des huguenots au grand large, l’édition 2023 de l’Assemblée du Désert a été l’occasion d’aborder la question du rôle et de la place des protestants dans les grandes explorations, voyages et missions, du 16e siècle à la fin de la période coloniale. Pour en parler, les historiens Frank Lestringant et Gilles Vidal évoquent notamment deux grands voyageurs emblématiques en la matière, Jean de Léry (1536-1613) et Maurice Leenhardt (1878-1954).

Écouter l’émission Solaé Le rendez-vous protestant (10 septembre 2023, présentée par Jean-Luc Gadreau et réalisée par François Caunac).

Jean-Luc Gadreau: Le dimanche 3 septembre 2023 se déroulait l’Assemblée du Désert à Mialet, dans le Gard, et je vous propose de prolonger sa thématique phare avec les deux intervenants des conférences historiques, Frank Lestringant et Gilles Vidal.

Frank Lestringant, vous avez été professeur à la Sorbonne de 1999 à 2018 – professeur émérite, depuis –, vous êtes issu d’une famille protestante de Rouen et vos parents étaient libraires, ce qui a sans doute participé à ce que votre spécialité soit la littérature française du 16e siècle au 20e siècle. Vous-même êtes d’ailleurs l’auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs traitent du personnage de Jean de Léry, et avec lui d’une certaine expérience du voyage. Ce jeune Bourguignon s’est rendu en 1555 dans une colonie appelée la France antarctique, qui ne dura que 5 ans et qui était située dans la baie de Rio de Janeiro.

À vos côtés, Gilles Vidal, maître de conférences en histoire du christianisme à l’époque contemporaine à l’Institut protestant de théologie à Montpellier. Vous êtes un peu un local, ici, car vous n’êtes pas très loin du musée du Désert ! Vous avez, vous aussi, plusieurs livres à votre actif et un intérêt tout particulier pour Maurice Leenhardt – vous êtes par ailleurs codirecteur du Centre Maurice-Leenhardt de recherche en missiologie. Avec cette figure va bien entendu être abordée toute la question des voyages missionnaires.

 

Gilles Vidal: En effet, le voyage tient un rôle fondamental dans la mission, avec tout un imaginaire mais aussi des questions très pratiques et techniques de durée et de mode de voyage ainsi que de rencontre de l’Autre, bien sûr.

 

«Rencontrer celui qui est différent»

Jean-Luc Gadreau: Avant de parler précisément de ces hommes et des histoires qui sont au cœur de vos conférences à l’Assemblée du Désert: comment cette thématique liant à la fois voyage et protestantisme résonne-t-elle pour vous ?

Frank Lestringant: Les protestants cherchent à s’expatrier parce qu’ils sont persécutés. Il faut aussi rappeler que le responsable de la Marine, c’est l’amiral de Coligny qui, très vite, glisse vers la Réforme. C’est lui qui lance ces expéditions au Brésil puis en Floride.

 

Jean-Luc Gadreau: Et vous, à titre personnel, vous avez je crois beaucoup voyagé. Vous êtes allés sur les pas de ces hommes…

Frank Lestringant: Oui, bien sûr, je suis allé sur les lieux, j’ai essayé de reconnaître les endroits où ils sont allés. Ils se sont rendus à Rio de Janeiro où l’on trouvait à l’époque les Tupinamba mais aucun Européen. Les Français et les huguenots français ont été les premiers Européens à s’installer en baie de Rio.

 

Jean-Luc Gadreau: Et vous, Gilles, comment tout cela vous parle-t-il personnellement?

Gilles Vidal: Je crois que le protestantisme se caractérise par une grande ouverture d’esprit, par une curiosité et une curiosité en particulier dans la rencontre de l’autre, dans l’altérité. Il me semble que c’est là aussi un lien qui se fait; le voyage est évidemment le moyen de rencontrer celui qui est différent, celui qui ne partage pas les mêmes mœurs, comme on disait au 19e siècle, mais dont on peut retrouver la trace de l’humain. Il y a un certain humanisme, une proximité entre humanisme et protestantisme qui fait que ce lien est tout à fait naturel. Et puis, de façon plus prosaïque, il ne faut pas non plus négliger le lien économique, avec toutes les questions liées à l’expansion maritime et coloniale, aux affaires. Il faut savoir que nombre de missions ont commencé par l’envoi de pasteurs, employés par des compagnies (grandes compagnies des Indes néerlandaises, danoises ou autres), et que ceux-ci sont d’abord des pasteurs des colonies pour les colons européens avant de, parfois, se découvrir sur place une vocation de missionnaire.

 

Jean-Luc Gadreau: Frank, revenons à Jean de Léry et à cette colonie française réformée dans la baie de Rio de Janeiro. Que retenez-vous de l’histoire de ce personnage?

 Frank Lestringant: C’est donc une colonie assez brève, qui dure à peine un lustre, de 1555 à 1560. Jean de Léry est quelqu’un de passionnant parce que très modeste; il est cordonnier, c’est un homme du peuple, ce n’est pas du tout un intellectuel ni un humaniste. Il sait lire et écrire, bien sûr, et c’est 20 ans après son retour du Brésil qu’il publie son récit. Pourquoi le publie-t-il? Pour répondre aux accusations de son adversaire André Thevet. Il y a un côté très polémique dans son récit. Il témoigne d’un Brésil qui n’est plus, car les Français ont perdu le Brésil depuis 20 ans et ne s’y réimplanteront que beaucoup plus tard, en France équinoxiale, c’est-à-dire du côté des Guyanes. Il a donc un souvenir enjolivé par la distance. Dans son Histoire d’un voyage en la terre du Brésil, il a cette phrase:

«Je regrette souvent que je ne suis parmi les sauvages».

La France des Guerres de religion qu’il a traversée ensuite est en effet bien pire que le Brésil des mangeurs d’hommes. Ces Indiens étaient certes anthropophages, mais il y eut aussi des scènes de cannibalisme durant les guerres de religion, notamment à Sancerre – le premier écrit de Jean de Léry publié est Histoire mémorable de la ville de Sancerre, où des parents mangent leur petite fille.

 

Jean-Luc Gadreau: Après l’échec de ce projet au Brésil, Coligny décide donc de fonder une nouvelle colonie huguenote au Nouveau Monde, en Floride, en 1565. Puis les Espagnols massacrent tout le monde. Peut-on dire qu’avec ces voyages une forme d’internationalisation des guerres de religion se met en place?

Frank Lestringant: Oui, tout à fait. J’ai même intitulé l’un de mes articles à propos de la Floride: ‘Une Saint-Barthélemy américaine’. La colonie de Floride était très importante, il y avait entre 500 et 1000 hommes et femmes, et les Espagnols ont égorgé systématiquement les prisonniers. Il existe aujourd’hui un lieu-dit en Floride que j’ai visité et qui s’appelle Matanzas Inlet, c’est-à-dire l’Anse des massacres. Ils ont ainsi massacré ces protestants français en 1565 sur les côtes de la Floride de façon à faire place nette et se sont établis en Floride. Les premiers établissements espagnols sont postérieurs à 1565, c’est ça qui est incroyable: cette terre avait été laissée vierge !… Les protestants pensaient qu’on pouvait y fonder une colonie, ils avaient appris aux Indiens Timucuas le chant des Psaumes et lorsqu’il y a eu une expédition de vengeance lancée par Dominique de Gourgues quelques années plus tard, les Français se sont fait reconnaître comme Français et non pas comme Espagnols en chantant trois psaumes du psautier huguenot traduits par Clément Marot. À ce moment-là, les Timucuas leur tendent les bras.

 

Colonial mais pas colonialiste

Jean-Luc Gadreau: Gilles Vidal, avec l’histoire de Maurice Leenhardt, au début du 20e siècle, cette fois-ci, c’est une autre forme de voyage missionnaire, peut-être plus classique, qui se met en place?

Gilles Vidal: Tout à fait. Il faut voir qu’en cette fin du 19e siècle et début du 20e siècle, être missionnaire attire beaucoup de jeunes gens à cause de l’appel du grand large, de l’exotisme, de tout un imaginaire hérité des grands voyages du 18e siècle. Le missionnaire a bonne presse. Maurice Leenhardt est issu d’une famille bourgeoise de Montpellier et il a cette particularité de répondre à un appel. C’est une vocation, en fait, puisqu’il y a un appel des populations de Nouvelle-Calédonie, de la Grande-Terre, pour avoir un missionnaire européen. La Nouvelle-Calédonie se situe à 20000 kilomètres de la métropole, près de l’Australie, et elle est partagée en deux parties, la Grande-Terre, qui à ce moment-là n’est pas véritablement évangélisée (seul un missionnaire français y a fait une petite tournée mais on y trouve en revanche un pasteur de la colonie pénitentiaire), et puis les îles Loyauté, qui elles sont évangélisées depuis les années 1840 par des missionnaires anglais. Maurice Leenhardt va répondre à cet appel des populations Kanak, donc autochtones, pour avoir un missionnaire européen … et il n’est pas du tout le bienvenu. Quand il arrive, le maire de Nouméa lui dit: «Pourquoi venez-vous, Monsieur Leenhardt ? Dans 10 ans, il n’y aura plus de Kanak». À cause de l’alcool, à cause de la colonisation très dure qui a relégué les autochtones dans les montagnes et les a spoliés, c’est une population qui est en désespérance au moment où Leenhardt arrive (je parle de la Grande-Terre et non pas des îles Loyauté).

 

Jean-Luc Gadreau: Et vous dites qu’il y a chez lui une certaine volonté d’humaniser spirituellement la colonisation?

Gilles Vidal: C’est une chose qui est difficile à comprendre de nos jours puisqu’on voit la colonisation à travers tous les excès et les méfaits – à raison, évidemment– mais il faut se replacer dans la mentalité de ces hommes de l’entre-deux-guerres pour qui la colonisation est un fait, avec ses parts d’ombre et de lumière. Maurice Leenhardt salue la grande exposition coloniale de 1931 à Paris tout en combattant le scandale du zoo humain qui est dressé à Vincennes. L’histoire est bien connue: on fait venir des Kanak qu’on expose en leur faisant jouer le rôle de cannibales alors qu’ils sont christianisés depuis plus de 100 ans. Maurice Leenhardt s’engage, écrit à Lyautey et règle cette affaire, ce qui ne l’empêche pas d’être en même temps admirateur de l’œuvre coloniale. On dit que Lyautey s’est incliné avec son bâton de maréchal pour saluer l’œuvre missionnaire dans l’expansion coloniale lorsqu’il est passé devant le pavillon des missions. Il est très difficile de comprendre comment on peut être colonial – le mot est important, Maurice Leenhardt est colonial et pas colonialiste. C’est-à-dire qu’il est inséré dans l’œuvre coloniale sans forcément être pour une colonisation pure et dure. Pour lui, la mission est un moyen d’humaniser, de moraliser, d’amener une forme d’éthique et de spiritualiser.

 

Jean-Luc Gadreau: La dimension spirituelle va être très importante aussi.

Gilles Vidal: Et pour lui, ce sont deux étapes. Ce qui est intéressant chez Leenhardt est qu’il se détourne complètement de la vision de la conversion des missionnaires du 19e siècle qui était de sauver les âmes. Cela ne l’intéresse pas, lui veut arriver à un progrès moral pour que la personne, quel que soit l’indigène (comme on disait à l’époque), prenne dans un premier temps conscience de sa dignité humaine pour ensuite passer à un autre stade spirituel.

 

Quelle mission au 21e siècle ?

Jean-Luc Gadreau: Je profite de ces échanges pour proposer une parole biblique faisant écho à la discussion. Il s’agit de Matthieu 28, 18-20:

 18Jésus s’étant approché de ses disciples, leur parla ainsi: Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.

19Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

20et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

 

Gilles Vidal, en préparant cette émission vous m’avez dit: «Le voyage qui permet de vraiment rencontrer l’autre [en l’occurrence, avec Maurice Leenhardt, il s’agit du Kanak] se fait au nom d’un Autre avec un grand A, dont le projet est la fraternité universelle». Nous sommes là, je crois, au cœur de la foi chrétienne et loin aussi de l’image du missionnaire prosélyte. Rencontre, respect, compréhension, écoute, partage sont une manière de faire, d’être?

 Gilles Vidal: Oui. Leenhardt pousse un peu à l’extrême cette posture puisqu’en arrivant en Nouvelle-Calédonie, en même temps qu’il travaille à son œuvre missionnaire, il met aussi en pratique des principes qu’il a appris auprès de son père, Franz Leenhardt, à la fois professeur de théologie et philosophie et scientifique (c’était un géologue). Dans une lettre qui a été publiée, Leenhardt père donne ce conseil: «Surtout ne dit rien, observe d’abord» (je synthétise). Cela va être la conduite de Leenhardt qui s’attache, comme Jean de Léry, à noter, observer, apprendre la langue, essayer de comprendre.

 

Jean-Luc Gadreau: Une forme d’inculturation ?

Gilles Vidal: Ce n’est pas vraiment encore une inculturation mais en tout cas c’est un geste d’acculturation de sa part. Il met en suspens sa position de missionnaire, de blanc, de colonial, en apprenant la langue qui est loin d’être évidente (les langues austronésiennes ne sont pas faciles). Il va se lancer dans un travail ethnographique qu’il va ensuite petit à petit systématiser, élaborer, et c’est d’autant plus intéressant que l’ethnologie à cette époque est une ethnologie de cabinet. Ni Lucien Lévy-Bruhl (qui va devenir son ami), ni Marcel Mauss (duquel il a été assistant), ni Bronislaw Malinowski (un des grands spécialistes de l’Océanie), n’ont mis les pieds en Océanie ! Il n’y a qu’une observation très lointaine. Et ce passage à l’observation, Leenhardt le considère comme la condition, la garantie, non seulement d’une évangélisation réussie mais aussi de la rencontre de l’Autre (c’est un humaniste, rappelons-le).

 

Jean-Luc Gadreau: Frank Lestringant, les voyages missionnaires du 16e siècle sont quand même très différents et on peut avoir du mal à les comprendre aujourd’hui. Vous qui êtes un spécialiste et qui abordez ces questions à la fois du point de vue historique et littéraire, qu’en pensez-vous?

Frank Lestringant: On peut dire que l’Amérique est un continent vide à côté de l’Europe. Bien sûr, elle est déjà peuplée par des Indiens, les Tupiniquim au Brésil et puis les Timucuas en Floride, mais les Français arrivent en faible nombre, surtout au Brésil, et au lieu de mettre la main sur les Indiens, ils entament une sorte de coopération. Il y a toujours le dialogue entre le Français et l’Indien. Le seul problème, évidemment, qui arrive assez vite dans l’un et l’autre cas, ce sont les réserves frumentaires. Très vite, les Français sont obligés de vivre aux dépens des Indiens et c’est à ce moment-là que les choses tournent mal. En Floride, quand les Espagnols arrivent pour massacrer tout le monde, les Français sont assez mal vus mais ça ne les empêche pas de revenir pour se venger, comme je le disais tout à l’heure, et de se faire reconnaître en chantant des psaumes. On peut donc penser qu’ils ont commencé à parler aux Indiens (de la foi, bien sûr) dès leur premier séjour. Ils n’en sont pas restés à une camaraderie de loin, ils ont commencé à prêcher, à les endoctriner de façon tout à fait amicale, pas du tout en les contraignant mais en dialoguant avec eux et en essayant de garder des liens d’amitié. Au Brésil la colonie n’a duré que 5 ans mais elle a été fréquentée par des marins normands qui étaient pour la plupart protestants, venus de Dieppe, appelée à l’époque la Genève normande, du Havre, ou encore de Rouen au début des Guerres de religion. On peut donc penser que, bien avant les débuts de la colonisation, il y avait une présence française, des Français qui ont évangélisé ou tout du moins parlé aux Indiens de la Réforme, des vérités de la Bible et des Psaumes en particulier, Psaumes qu’ils chantaient devant les Indiens.

 

Jean-Luc Gadreau: Gilles Vidal, en tant que protestant, quelle forme pourrait ou devrait prendre aujourd’hui la mission, selon vous ?

Gilles Vidal: Évidemment, nous sommes loin du 19e siècle et du début du 20e siècle et la mission depuis maintenant 50 ans est multi-dimensionnelle, pluridimensionnelle. Il ne s’agit pas d’une mission unidirectionnelle de l’Occident vers d’autres contrées. Toutefois, le texte biblique que vous avez cité reste d’actualité. C’est un texte qui a fait l’objet d’énormément d’interprétations dans l’histoire et celle du théologien des Flandres Adrien Saravia au 17e siècle est tout à fait intéressante (il est d’ailleurs l’un des traducteurs de la version anglaise de la King James Bible). Saravia dit que, au fond, on n’a rien compris à ce texte si on ne le lit pas de la fin «Voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde». Saravia va même assez loin au sujet de la succession apostolique dans l’histoire de l’Église depuis les premiers apôtres (le pauvre, qui était théologien réformé, a eu évidemment beaucoup de mal à faire passer ses idées et s’est retrouvé chez les anglicans, en Angleterre). On trouve constamment dans l’histoire des références bibliques comme celle des fils de Cham, par exemple. Ils représentent la malédiction mais, en même temps, en désignant des populations comme fils de Cham, c’est aussi une manière de les humaniser, de montrer que ce ne sont pas des primitifs du dernier rang, comme on le voyait dans les hiérarchie raciales du 19e siècle.

Il faut donc, je crois, travailler sans cesse à cette notion de mission en essayant à chaque fois d’avoir un regard critique. La notion est aujourd’hui très liée à la colonisation mais pas partout, pas dans toutes les confessions, et pas sur tous les continents.

Jean-Luc Gadreau: C’est un sujet passionnant et qui l’est d’autant plus avec deux spécialistes comme vous. Je conseille aux auditeurs qui souhaiteraient aller plus loin sur ces sujets de retrouver vos interventions sur le site Internet de l’Assemblée du Désert mais également de se procurer vos ouvrages. Merci beaucoup à vous deux.

 

Transcription réalisée par Pauline Dorémus.

Illustration : Des Kanak exposés à l’Exposition coloniale de 1931 de Paris (Source: Wikimedia Commons, domaine public).

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