«On ne va pas rajouter au malheur»
« Mais le malheur, il est juste absurde ! Il est juste bête, il est bête à pleurer … C’est tout : il y a du malheur. Ça arrive dans la vie et qu’est-ce qu’on fait avec ? » Dans cet entretien avec Jean-Luc Mouton pour Campus protestant, Olivier Abel réfléchit à ce que cette crise et ce malheur peuvent nous faire comprendre de notre manière de rendre la mort encore plus invisible et de ce que Dieu peut vouloir nous dire à travers. Peut-être, au-delà de « ce qu’on retient, ce qu’on va arrêter parce que ça nous semblait mal barré, ce qu’on va continuer et ce qu’on va commencer », tout simplement : « Installe-toi dans ta vie autrement, réinstalle-toi dans ta vie ».
Vidéo de l’entretien d’Olivier Abel avec Jean-Luc Mouton (Campus protestant)
Nous voulons faire un petit point aujourd’hui sur ce que nous sommes en train de vivre. Je vous interroge d’abord comme philosophe parce que je ne sais pas si vous avez vu deux textes de philosophes : un texte d’André Comte-Sponville qui est sorti dans le Journal du Dimanche et que j’ai entendu aussi sur France Inter (1), et puis un texte de Bernard-Henri Lévy (2). Ils disent en gros qu’il y a une hubris des médias, qu’il y a un délire autour de cette histoire de coronavirus et qu’on en fait trop. Ils comparent aux épidémies des années 1958, 1968 où il y a eu pratiquement autant de morts. Comment réagissez-vous comme philosophe à ce qui se passe ? Est-ce que vous avez aussi cette espèce d’impression de trop, de délire ou est-ce qu’il y a quand même quelque chose de grave qui se passe autour de nous en ce moment ?
Je pense que la prochaine fois, si ça se représente, il n’y aura pas du tout cette réaction gigantesque que nous avons actuellement. Là, on est frappés de plein fouet dans un contexte d’économie mondialisée mais aussi de numérisation mondiale des communications qui fait une sorte de simultanéité. Alors qu’autrefois, on était frappés un par un, par petites grappes, dans des coins. Il y a aussi un phénomène de globalisation de l’information et de l’émoi autour de la chose qui est inédit. La prochaine fois, on sera certainement vaccinés (si je puis dire) par rapport à l’épidémie émotionnelle.
Mais là où je ne suis pas d’accord avec Comte-Sponville (et avec Bernard-Henri Lévy s’il a dit quelque chose du même genre), c’est que c’est une occasion extraordinaire. On n’aurait jamais réussi à faire ça par tout autre émoi ! L’émoi climatique n’a jamais réussi à faire ça. Et il y a plein de raisons d’avoir des émois … qui ne font rien. Il serait donc dommage de se priver de cette occasion. Et c’est juste une occasion, ce n’est pas plus grave que ça … C’est grave évidemment, il y a des situations personnelles évidemment très graves, mais je trouve finalement très positif d’en faire l’occasion de cette espèce de pause, de moment de réflexion où on arrête tout (pas tout mais beaucoup de choses) et on réfléchit. Je ne le prends pas comme quelque chose de purement négatif et de purement rempli par du vide. Non, il y a beaucoup de choses qui se partagent, qui se communiquent et qui sont pleines de saveur, pleines d’expériences de vie, difficiles d’ailleurs. Il y a aussi un moment de vérité sur des relations, sur des contextes de toutes sortes. Un moment de vérité économique sur la réalité des besoins, sur la réalité des métiers : quels sont les métiers dont on a vraiment besoin ? En ce sens-là, c’est vraiment un moment très intéressant et utile de vérité, de vérification.
Est-ce qu’il n’y a pas aussi quelque chose autour de la mort ? Jusqu’à présent, on ne parlait pas beaucoup de la mort dans la société dans laquelle nous vivons et où la mort est un peu cachée. Et là, on égrène les morts tous les jours, tous les soirs on nous dit combien il y a de morts … Est-ce qu’il n’y a pas dans notre société quelque chose en rapport avec la mort qui est un peu nouveau ?
Il est certain qu’on avait mis la mort de côté. Et finalement, elle est aujourd’hui encore plus invisibilisée que d’habitude : on n’accompagne même plus nos mourants, on n’accompagne d’ailleurs même plus les personnes en deuil. À cause de la distanciation sociale, il y a une situation de solitude tout à fait particulière. Mais en même temps, ces morts plus massives, cette augmentation du nombre de morts et le fait que les rituels de sépulture ne peuvent pas avoir lieu réellement, que l’accompagnement ne peut pas avoir lieu, tout cela nous fait réfléchir sur la mort et sur la place de la mort dans nos sociétés. Oui, il y a certainement beaucoup de chose à dire à ce sujet …
Eh-bien, allons-y …
C’est un thème vraiment très important. Toutes les religions, toutes les civilisations se sont construites depuis la nuit des temps autour de l’absence et du mort comme absent : quelqu’un qui était présent et qui devient absent. La représentation de la mort et les rituels funéraires sont au fondement de tous les sentiments religieux et de tous les rituels funéraires mais avec un risque de culte des morts et un risque de religion de la mort et autour de la mort. C’est quelque chose qui est très fort et je pense que nous avons d’autres choses à dire. Je suis de tradition calviniste et à sa mort, Calvin demande à être jeté à la fosse publique parmi d’autres, de manière anonyme. C’est la différence entre Calvin et Lénine : un énorme tombeau-mausolée autour de Lénine et Calvin, on ne sait même pas où il est enterré … Il s’est fait enterrer sans culte, sans cantique, sans rien …
Parce qu’il ne voulait pas qu’il y ait un culte de lui. Il voulait que ce soit la parole de Dieu qui soit en avant et pas lui.
Cela allait de pair avec son ironie terrible à l’égard du culte des reliques de saints. Dans son Traité des reliques (3), il se moque des reliques, c’est très drôle, très rabelaisien. Il ne voulait pas qu’il lui arrive la même chose et qu’on fasse des reliques de Calvin, ce qui aurait été tellement contradictoire avec sa théologie. C’est une instruction très forte qui, dans la culture protestante méridionale en France, a été vécue dans le quotidien de la présence des morts. Des morts qu’on met dans un coin de jardin, sans croix. Tous mes ancêtres Abel du côté du plateau ardéchois ont longtemps été enterrés sans croix, sans rien, dans des champs … On n’allait pas au temple avec le corps : on enterrait et après, on faisait un culte qui était un culte des vivants, de la communauté des vivants qui rend témoignage.
Et d’ailleurs on ne disait rien sur le mort, on n’en parlait pas …
Oui et il y a une leçon à tirer de tout cela, une leçon de simplicité et de modestie : avoir la mort modeste. Et c’est compliqué parce qu’il y a les rituels d’accompagnement et de deuil. Je ne veux pas du tout minimiser le deuil. Le deuil existe mais il ne faut pas prendre la mort comme un accident épouvantable. La mort, ça arrive … Ça arrive à tout le monde : nous sommes tous nés et nous allons tous mourir. Il faut faire de la mort quelque chose de naturel, quelque chose qui est simple. Quelque chose qu’il faut prendre de manière modeste. Il y a un temps pour grandir et puis il y a un temps pour décliner, il y a un temps pour diminuer, il y a un temps pour partir, pour s’effacer.
« On est nés un par un et en principe, on meurt un par un. Il est donc important d’accompagner la singularité de chaque mourant et de faire le deuil de chacun singulièrement. »
Il faut aussi redévelopper un sens de la présence du mort. Mon père était pasteur et quand j’étais enfant, je l’ai accompagné quinze fois dans des fermes en Ardèche voir des familles où il y avait le mort. Le mort était là. La famille, les enfants, tout le monde était à côté du mort qui (si je puis dire) dormait dans la pièce à côté. La mort était présente. Nous avons tellement éloigné la mort, nous en avons fait quelque chose d’extrêmement inquiétant et dont on ne veut pas parler. Il faut réintégrer la mort dans l’ordinaire, la réintégrer au sens de l’Ecclésiaste : « Il y a un temps pour … et un temps pour … » (4). Il y a un temps pour cette diminution et pour cet effacement modeste. C’est une leçon d’autant plus importante que nous sommes dans un monde, dans une société et à une époque où il y a eu beaucoup de naissances. On a eu beaucoup de naissances avec le baby-boom en France. On a eu beaucoup de naissances dans le monde : tous les pays ont eu des croissances démographiques gigantesques … donc il va y avoir beaucoup de morts ! Forcément, il va y avoir des morts naturelles, mais aussi des morts de famine, des morts d’épidémie, des morts de guerre … C’est quelque chose qui m’inquiète : comme il y a beaucoup de naissances, comment est-ce qu’on va faire pour mourir si nombreux ? Le risque, c’est qu’il y ait de grands épisodes de morts en grappes, par des épidémies ou par autre chose. On est nés un par un et en principe, on meurt un par un. Il est donc important d’accompagner la singularité de chaque mourant et de faire le deuil de chacun singulièrement. Mais comment le faire alors qu’il y a des moments de morts en masse, de morts en grappes ? On n’a pas assez réfléchi à ça.
C’est ce qu’on a vu dans l’Est de la France et en Italie : on n’arrivait même pas à accompagner les mourants et c’est tragique. Mais quand on passe son temps à regarder et à écouter des nouvelles sur la santé, sur ce qu’on a comme solutions, quand on fait de la santé un absolu qui passe avant tout le reste … on n’est pas du tout en train de préparer la mort. On est au contraire en train de l’évacuer encore plus en disant : l’essentiel, c’est la santé. Le reste passe après …
Il y a une sorte de sacralisation de la santé et de la vie. Il est certes très important que le système de santé soit lui-même en bonne santé. Mais un système de santé en bonne santé, c’est aussi un système de santé qui intègre tous les soins préventifs, ce que nous n’avons pas du tout assez fait en France. On sent bien que ce qui nous arrive est aussi peut-être en partie lié à un système qui n’est pas assez préventif, qui ne fait pas assez place au paliatif. Il faudrait élargir le système de santé au paliatif et au préventif. Je fais comme si je demandais encore plus de moyens pour le système de santé mais nous sommes dans des sociétés (comme dans toute société à toute époque) où il y a des moyens disponibles et où il y a des limites à ces moyens disponibles.
Mais les limites, on n’est pas près de les accepter : on n’est pas d’accord et on trouve que c’est scandaleux …
On est dans une société qui sacralise tellement la vie qu’elle n’a plus de prix … Alors qu’elle a bien-sûr un coût. On n’en parle pas mais les grands choix de santé publique se font en amont et ne sont jamais traités comme des choix éthiques. Ils sont traités par des gestionnaires, des technocrates en l’absence de débat. Or il y a des vrais débats sur où nous mettons nos priorités dans le système de santé. Et forcément il y a du choix, il y a toujours du choix … Surtout aujourd’hui où la mort est de moins en moins quelque chose qui arrive mais quelque chose qui fait qu’on accepte que ça arrive, qu’on laisse arriver. Parce qu’à la limite, si on mettait tous les moyens, personne ne mourrait … Comme avec la mort de Franco, on pourrait prolonger interminablement de fausses vies. Il faut donc qu’on prenne en compte sérieusement et d’un point de vue éthique (politique aussi parce que c’est collectif) la limite de nos moyens et ce qu’on en fait. Comment est-ce qu’on fait avec ça ?
Un autre point intéressant, c’est l’idée qu’on serait au bout du bout. Il y a des discours apocalyptiques sur la fin du monde. Est-ce que c’est aussi un délire ou est-ce qu’on est vraiment en train de basculer vers autre chose ? Est-ce qu’il y aura vraiment le monde d’après ou est-ce que ce monde d’après ressemblera furieusement au monde d’avant ?
Il faut se méfier de toutes ces emphases apocalyptiques. C’est vrai qu’il y a les 4 cavaliers de l’Apocalypse et que l’un d’eux est ce cavalier vert qui représente la maladie, la peste, l’épidémie (5). Je signale au passage que Calvin, qui a commenté semaine après semaine tous les livres de la Bible, s’est toujours refusé à commenter l’Apocalypse, justement parce que le sentiment apocalyptique était très fort à son époque, l’époque de Nostradamus … Aujourd’hui aussi, on devrait reprendre cette solide base calviniste ou calvinienne. Qu’est-ce que c’est qu’une crise au sens positif du terme ? C’est une occasion, un kairos, un moment. Un moment de réflexion, de mise en parenthèse, de suspension … On se suspend, on suspend son souffle, les activités, on suspend tout ce qu’on est en train de faire. Est-ce que c’est pour qu’après, il y ait une relance de plus belle, d’autant plus forte qu’a été net le temps d’arrêt ? Ce serait une grosse erreur. La santé, ce n’est pas ça. Le philosophe Georges Canguilhem (6) disait que la santé, ce n’est pas revenir à l’état antérieur avant la maladie ou avant l’accident mais réintégrer une forme de vie durable, viable, en intégrant la maladie et le choc. La santé, ce n’est pas revenir à l’état d’avant. C’est un peu la même chose pour notre société tout entière : un temps de crise, c’est aussi un temps pour krinein (trier, passer au crible, en grec (7)) : il faut passer nos vies au crible, nos vies à la fois individuelles et collectives, pour savoir ce qu’on retient, ce qu’on va arrêter parce que ça nous semblait mal barré, ce qu’on va continuer et ce qu’on va commencer. Qu’est-ce qu’on retient et qu’est-ce qu’on garde ? Qu’est-ce qu’on arrête et qu’est-ce qu’on reprend ? Qu’est-ce qu’on commence et qu’est-ce qu’on recommence ? C’est le moment critique et c’est ce moment où nous sommes. En ce sens-là, c’est très positif et il ne faut pas le prendre comme la fin du monde. J’avais écrit dans La Croix un texte intitulé L’éboulement (8). Voilà, ce n’est qu’un éboulement, ce n’est pas la fin du monde. Je pense en fait à Tintin dans L’étoile mystérieuse, je ne sais pas si vous vous rappelez …
Tout le monde connait L’étoile mystérieuse …
Au début de L’étoile mystérieuse, il y a cet aérolithe qui est tombé et Tintin traverse la ville dévastée en disant : « Hourrah ! … Ce n’est qu’un tremblement de terre !… » (9). Parce qu’au début, il y a cette peur de la fin du monde avec ce prophète qui vient l’annoncer. J’ai envie de dire : « Hourrah ! … ce n’est qu’une épidémie ! … » Mais c’est une épidémie : qu’est-ce qu’on va en faire ? Comment est-ce qu’on va se réorganiser puisque cette épidémie nous dit beaucoup de choses ? Sur notre manière d’habiter la nature, notre manière de globaliser, d’avoir tout décloisonné, d’échanger non seulement les informations mais aussi les marchandises, les viandes, tout et à toute vitesse … Il est certain que ça nous fait réfléchir sur notre mode de vie.
Pour terminer, je vais poser la question traditionnelle : « Et Dieu dans tout ça ? » C’est à dire : qu’est-ce que cela doit nous dire sur le plan divin et spirituel ? Il y a des gens qui sont partis sur le thème : punition, mode de vie, système ultra-libéral, atteintes à la création, etc. Peut-on dire quelque chose comme ça aujourd’hui ? Peut-on dire qu’à travers ça, Dieu nous dit quelque chose ?
C’est la même chose : c’est l’idée d’une conception morale et pénale du monde dans lequel tout malheur est mérité et est la punition de quelque chose. Tout comme la réussite serait le signe de la bénédiction de Dieu.
C’est l’idée de fond de beaucoup de monde, même au delà des religions et des traditions religieuses …
Ça s’est complètement sécularisé : dès qu’il y a un malheur, il faut tout de suite et absolument chercher un coupable, un bouc émissaire. C’est l’idée tout à fait générale que s’il y a un malheur, il y a forcément une faute. Mais le malheur, il est juste absurde ! Il est juste bête, il est bête à pleurer … C’est tout : il y a du malheur. Ça arrive dans la vie et qu’est-ce qu’on fait avec ? Il ne faut pas en rajouter, on ne va pas rajouter au malheur ! Commençons par subir, par laisser passer le temps sur nous. Il nous arrive quelque chose : pour une fois, on n’a pas tout prévu, on n’a pas tout planifié, il nous arrive quelque chose ! Et s’il y a quelque chose que Dieu peut nous dire, c’est ça : Attendez, il peut vous arriver des choses, ça arrive, ça advient, il y a une altérité, c’est autre chose que ce que vous aviez prévu. Sentons qu’il nous arrive quelque chose. Et ne sur-réagissons pas ! Parce qu’en sur-réagissant, on va probablement faire du mal en plus. On va en rajouter.
Vous dites que Dieu, dans tout ça, il est sur le côté ? Il est … dans l’au-delà ?
On parle beaucoup en théologie protestante de coram Deo : nous sommes devant Dieu. C’est un terme très important pour la sincérité, la probité de la foi. Nous sommes coram Deo, non pas parce que Dieu est face à nous, non pas au sens où nous nous regardons dans le miroir. Nous sommes devant Dieu parce que Dieu est derrière nous, parce que nous sommes dans la main de Dieu. Dieu nous porte et nous envoie. C’est plutôt dans ce sens-là que j’entends le devant Dieu, plutôt que le devant Dieu face à face dont nous ne sommes pas capables.
Donc Dieu n’est pas là pour nous juger mais pour nous accompagner ?
Il est là, il est là pour nous dire : Installe-toi dans ta vie autrement, réinstalle-toi dans ta vie. Habite le monde que je t’ai donné. Habitez ensemble, cohabitez, cohabitez dans le monde que je vous ai donné ! Cohabitez à nouveau, autrement. Retrouvez une capacité d’habiter. C’est aussi ce que cette crise nous apprend : à simplement habiter, repartir de notre habitat. Habiter, c’est aussi cohabiter avec d’autres, avec des proches, avec des un peu moins proches, des voisins. Mais de proches en proches, c’est aussi rentrer et sortir de chez soi. C’est reprendre le monde habitable en respiration avec les autres. Il y a une dimension œcuménique qui est d’ailleurs un message pour l’Église. Dans l’Église, on va souvent chercher des réseaux très loin … Alors qu’il faudrait recommencer l’Église juste avec les proches. C’est l’occasion de refaire Église d’abord dans la famille, avec ceux qui sont là ou au téléphone avec des amis … Refaire Église avec ceux qui sont à côté, qui ne sont peut-être pas protestants, qui sont peut-être catholiques ou juifs. Monsieur Horvilleur (un lointain oncle de Delphine Horvilleur) est mon voisin ici à Nîmes, je vais discuter avec lui … Est-ce que c’est pas ça aussi l’Église ? C’est faire avec ceux qui sont à côté de nous : « Là où trois sont réunis, je suis parmi eux » (10), disait Jésus. C’est vraiment un message très important.
Illustration : sur la ligne 13 du métro parisien le 12 mai 2020 (photo CC-Jacques Paquier).
(1) André Comte-Sponville : » Se laver les mains, c’est très bien, mais cela ne tient pas lieu de sagesse « , entretien avec Anna Cabana, Journal du Dimanche, 21 mars 2020. Le coup de gueule du philosophe André Comte-Sponville sur l’après-confinement, Grand bien vous fasse, France Inter, 14 avril 2020.
(2) La mémoire oubliée du coronavirus, Bernard-Henri Lévy, Le Point, 9 avril 2020 et La Règle du Jeu, 13 avril 2020.
(3) Jean Calvin, Avertissement très utile du grand profit qu’il reviendrait à la Chrétienté s’il se faisait inventaire de tous les corps saints et reliques qui sont tant en Italie qu’en France, Allemagne, Espagne et autres royaumes et pays, Genève, Jehan Girard, 1543 (texte accessible dans le volume 6 de l’édition Baum-Cunitz-Reuss des Œuvres de Calvin, pp.405 à 452). Réédition la plus récente par Irena Backus : Traité des reliques, Genève, Labor et Fides, Grands textes, 2000.
(4) Ecclésiaste 3,1-8.
(5) Le quatrième cavalier à l’ouverture du quatrième sceau, Apocalypse 6,7-8.
(6) Georges Canguilhem (1904-1995), philosophe, résistant et auteur d’ouvrages sur les sciences de la vie comme Le normal et le pathologique (1943/1966) et La connaissance de la vie (1952). Il a influencé des penseurs comme Michel Foucault et Pierre Bourdieu.
(7) Le verbe grec κρίνω (krinô, juger, décider, croire, estimer, comparer) a donné le mot κρίσις (krisis, jugement, décision, choix, débat, crise) à l’origine de notre mot crise.
(8) L’éboulement, La Croix, 31 juillet 2003. À lire aussi ici.
(9) Hergé, L’étoile mystérieuse, Casterman 1942 (édition révisée en 1954), p.10.
(10) Matthieu 18,20.