Noter à l’école : et si nous nous trompions de question ?
« Des échelles descriptives précisent les niveaux attendus. L’élève est noté en référence à des repères pédagogiques et non en comparaison des scores de ses camarades ou d’autres facteurs aléatoires. Certes, un chiffre est toujours communiqué, mais la manière dont il est construit par l’enseignant est toute autre. À ces conditions, la note devient un outil pertinent parmi d’autres pour pronostiquer l’avenir scolaire de chacun·e. »
Dénonçant à la fois la condamnation absolue de la notation et son exaltation actuelles, Raphaël Pasquini (professeur à la Haute École Pédagogique du Canton de Vaud) souligne d’abord à quel point notre société est de plus en plus obsédée par la notation et à quel point également les enseignants l’ont intégrée dans leur fonctionnement. Plutôt donc qu’une illusoire suppression de la note, il suggère plutôt de changer les pratiques afin que « les élèves comprennent mieux les règles auxquelles ils sont soumis. Leur motivation est moins mise à mal, et ils acceptent de manière plus claire leurs résultats puisqu’ils ont les moyens de les comprendre, même en cas d’échec ». Problème : ce système « cohérent » de notation (où celle-ci n’est plus une sanction mais fait « partie intégrante du processus évaluatif ») est « une pratique d’une très grande complexité requérant des connaissances de haut niveau » à laquelle la majorité des enseignants n’est pas formée …
8 juillet 2018