Le poids du vide, ou l’ère de l’impondérabilité - Forum protestant

Le poids du vide, ou l’ère de l’impondérabilité

Au sortir des catastrophes (comme celles provoquées par les totalitarismes du 20e siècle), il y avait l’«homme fort» évoqué par Pasolini dans ses Lettres luthériennes , «individu vertical, qu’on imagine capable de se construire dans l’exigence du réel» et qui fait penser à L’homme qui marche de Giacometti. Aujourd’hui, nous avons ce qu’il appelait «l’homme faible», «celui de la consommation, malléable, dépendant, sans consistance propre, soumis aux sollicitations extérieures. Impondérable. Qui aurait perdu sa gravité, sans poids, sans ancrage, égaré dans un univers instable» où le sacré est altéré, où un nouvel humanisme semble impossible à fonder «sans passer par la catastrophe».

 

 

«La société pré-consumériste avait besoin d’hommes forts. La société de consommation, elle, a besoin d’hommes faibles. (…) Elle exige que ces hommes vivent du point de vue de la qualité de la vie, du comportement et des valeurs, dans un état pour ainsi dire, d’impondérabilité – ce qui leur fait élire, comme le seul acte existentiel possible, la consommation et la satisfaction de leurs exigences hédonistes» (Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes (1)).

Peut-être l’avez-vous remarqué: dans les articles de presse comme dans certains interviews, il est de plus en plus fréquemment fait référence aux Lettres Luthériennes de Pasolini. La résurgence de ce texte (entre autres) qu’on croyait oublié n’est pas un hasard. Car ce pamphlet, publié à titre posthume, aux accents prophétiques, nous aide à mesurer l’aliénation profonde qui affecte aujourd’hui nos subjectivités, et combien la société de consommation ampute nos vies de leur poids existentiel. En paraphrasant Musil, serions-nous, à notre insu, devenus des hommes sans gravité ? Et ce n’est certainement pas un hasard si tant de livres, en cette rentrée littéraire, esquissent ou recomposent des histoires familiales, évoquant les modes de vie et les valeurs d’aïeux qui furent un peu les nôtres. Monde non inventé, mais «reconstruit», selon Laurent Mauvinier, loin de toute nostalgie passéiste. Comme si quelque chose d’absent, ou de perdu, d’à peine identifiable, intuitivement et indistinctement perçu, mais dont nous portons le souvenir sans parfois en avoir fait pour certains l’expérience, venait à nous manquer dans l’insatisfaction, l’incomplétude et l’instabilité de nos vies contemporaines. Lorsque la logique économique ne faisait pas encore perdre à l’homme la maîtrise de lui-même. Ni le sens du sacré. Serions-nous devenus ces hommes faibles et impondérables, vides et sans réelle volonté sinon celle de choisir, dans les rayons fastidieux des supermarchés, tel ou tel produit dont on n’a pas encore besoin, dont on pourrait se passer ou celle de satisfaire, sans joie, nos désirs fabriqués ? Comme détachés ou oublieux malgré nous de notre histoire, de nos appartenances, de nos racines, et plongés avec dégoût dans un «hédonisme de masse» qui nie les valeurs traditionnelles, les vainc sans peine à notre insu, et nous fait subir une dégradante massification culturelle qui nous atteint «dans le fond de nos âmes et nos façons d’être» (2). Notre société de consommation a enfanté, soumise à sa logique, une nouvelle figure humaine, étrangement dépossédée de substance.

 

L’homme qui marche

Ceux qui ont vécu dans le cadre d’une société dite traditionnelle – rurale, religieuse, préindustrielle ou même industrielle – voire celle d’au sortir de la Seconde Guerre, mesurent l’ampleur d’une mutation dont ils se sentent plus spectateurs qu’acteurs. L’«homme fort» qu’évoque Pasolini n’est ni robuste, ni autoritaire. C’est un homme droit qui nous fait penser à L’Homme qui marche de Giacometti, ordinaire, humble, résolu en apparence, dont l’ombre est cependant lumineuse et, comme une promesse, étrangement porteuse d’humanité. Souffrant des douleurs encore si proches, hanté par le traumatisme de la guerre et l’horreur inconcevable de la Shoah, mais debout malgré sa fragilité, marchant malgré tout vers un avenir où il sait qu’il devra et saura prendre toute sa part de responsabilité. «Figure essentielle, traduisant un message existentiel, L’Homme qui marche incarne à lui seul un nouvel humanisme», écrit Louis Gevart (3). Un homme vertical. Celui qui sait qu’il faudra résister puisque tout s’est effondré. Je m’interroge. Marchons-nous bien toujours sur les pas de cet homme ? C’était un individu vertical, qu’on imagine capable de se construire dans l’exigence du réel. Un homme toujours en lien avec une tradition, encore chargé du poids d’un chaos innommable mais sachant ce qu’il devait être en devenant et selon quelles règles. Quelle nouvelle sculpture inspirée pourrait figurer l’homme contemporain ? Cet homme qui devrait s’interroger à nouveau: comment résister quand tout menace de s’effondrer ?

 

Une rupture de civilisation

L’homme faible de Pasolini, celui de la consommation, est malléable, dépendant, sans consistance propre, soumis aux sollicitations extérieures. Impondérable. Qui aurait perdu sa gravité, sans poids, sans ancrage, égaré dans un univers instable. Comment pourrait-il emboîter le pas à cet homme enraciné, sujet moral capable de fidélité et de responsabilité ? Peut-être d’amour et de pardon. Qui tire son identité d’un système de valeurs partagé fondé sur des principes. Devoir, effort, sens du sacrifice au service de ce que l’on appelle aujourd’hui le bien commun. Sa liberté n’était pas le fruit d’une autonomie absolue, mais se définissait par une capacité à agir selon son rôle social, dans la fidélité à des engagements liés à l’intérêt général. J’ai côtoyé ces hommes. Ils m’ont éduqué et aidé à penser. Certains avaient résisté à l’occupant. Certains, sans même le réaliser, avaient risqué leur vie pour protéger des juifs. Certains revenaient des camps. Et ils ont contribué à reconstruire la France, puisant en eux la force morale d’envisager un monde à rebâtir, laissant au second plan leurs passions tristes et leurs intérêts individuels.

 

La fabrication de l’homme faible

Mais il y eut depuis des changements profonds de perspective. Des lents et insidieux basculements. Qui nous ont tous, plus ou moins, affectés. Pasolini dénonce un aspect économique de la société (4). Il met surtout en lumière la transformation de l’homme dans une société de consommation. Les valeurs solides ont cédé peu à peu la place aux désirs fugaces, artificiels. La liberté, qui est la capacité d’agir selon des principes choisis et partagés, s’efface devant une pseudo-liberté qui consiste à faire des choix insignifiants, déterminés par des logiques de marchés. Le consumérisme est une anthropologie de la faiblesse se dissimulant derrière un discours de liberté, d’épanouissement personnel et de modernité. Ainsi façonne-t-il les désirs et les aspirations. Ainsi transforme-t-il les comportements sociaux, au sein d’une société de séduction et de stimulation permanente (publicité, influenceurs, réseaux sociaux, médias, culture de masse…). Alors se construit un univers normatif où l’être s’absorbe dans l’avoir et le paraître, nouveaux fondements du bonheur et de l’accomplissement personnel. Mais cette faiblesse est moins une défaillance individuelle qu’une perte quasi collective de lien avec des valeurs transcendantes, au profit de la recherche de satisfactions immédiates (5). Elle n’est ni naturelle, ni accidentelle. Elle est produite, orchestrée et cultivée par le marché de la modernité capitaliste, qui use des mécanismes de la manipulation consumériste pour instrumentaliser ses victimes (6). Les sources du bonheur ne sont plus uniquement liées à l’estime de soi, à la paix intérieure, à la gratitude, à l’accueil de l’Autre, à la spiritualité, au travail. Elles s’externalisent puisqu’elles s’identifient désormais aux objets possédés ou désirés et aux signes de statut: «La société de consommation a profondément transformé les jeunes; elle les a touchés dans ce qu’ils ont d’intime, elle leur a donné d’autres sentiments, d’autres façons de penser, de vivre, d’autres modèles culturels» (7). Ainsi Pasolini voit-il dans cette société de consommation et de loisirs un «pouvoir totalitaire» moderne qui façonne l’âme et la culture des individus, les rendant dépendants, faibles, prisonniers de leurs désirs fabriqués. Consommer devient l’unique manière d’exister. Propos prophétiques, d’une actualité criante. La valeur de l’homme n’est plus définie par ce qu’il produit, crée ou incarne, mais par ce qu’il consomme. L’Homme qui marche nous apparaît dès lors comme un homme étrange, et nous n’avons peut-être même pas l’idée de pouvoir ou devoir – responsabilité morale (8) – lui emboîter le pas. Alors que notre monde s’effondre.

 

Un état d’impondérabilité

Le consommateur ne peut être rentable dans un marché globalisé que s’il devient un sujet insatiable. Il faut donc générer et entretenir le manque. Il ne peut être rentable que s’il ne cherche plus qu’à se posséder à travers des objets. Il faut donc maintenir non seulement le sentiment d’insatisfaction mais aussi promettre une réalisation de soi toujours différée. En marketing, on parle cyniquement d’industrialisation du désir. Selon Pasolini, et nous partageons ce point de vue, il s’agit d’un dispositif de pouvoir fabriquant des besoins mais érodant les résistances. Forme d’aliénation douce, presque imperceptible, mobilisant les subjectivités. Pasolini parle d’un état d’«impondérabilité». L’individu ne repose plus sur un socle stable, ni culturel, ni moral, ni identitaire. Les repères qui structurent l’existence sont progressivement désagrégés au profit d’une «mobilité fluide» (9). Ce qui est valorisé comme liberté est, en réalité, une dépendance existentielle menaçant la réalisation authentique de soi. L’homme devient ce qu’exige le marché, au rythme du marché: adaptable et interchangeable. Affaibli. Il achète, voyage, s’exhibe en multipliant les selfies et likes spontanément. La consommation semble dès lors assurer toutes les fonctions symboliques. Elle offre une identité (fluide), un statut (instable) et un sens (sans horizon) à l’existence. Avec pour illusoire finalité «la satisfaction de ses exigences hédonistes», au point que toute autre quête apparaît impossible. Philippe Murray avait déjà décrit dans la figure de l’homo festivus ce processus d’infantilisation. Il est sans limites. La preuve: la très récente labubumania. Un jouet en vinyle, le labubu (10), est devenu peluche virale, objet de désir et symbole. Non chez les enfants mais pour de jeunes ou moins jeunes adultes dont le désir est exacerbé par le recours à la blind box (boîtes surprise). Symbole d’appartenance, il est devenu momentanément «langage générationnel» (11). 
C’est par nécessité que la société de consommation affaiblit l’homme moderne, en en faisant intentionnellement un insatisfait, un anxieux, un narcissique, un assujetti heureux, puisqu’il croit choisir ce qui l’enchaîne. L’Homme qui marche est devenu l’homme au labubu, éphémère figure culturelle contemporaine. Cet homme qui a fait du Cri d’Edvard Munch un émoji. Comment résister quand tout s’effondre ?

 

Le consumérisme et le sacré

Un article de Réforme avait pour titre «À quoi sert la religion ?» (12). La formulation utilitariste – par provocation évidemment – de la question n’en demeure pas moins la conséquence d’un symptôme de la modernité consumériste. Il ne s’agissait pas de satisfaire l’exigence contemporaine d’efficacité ou de fonctionnalité de l’époque, ni de soumettre la religion à un cadre de pensée qui lui est étranger, encore moins de la réduire à sa valeur d’usage. Juste attirer l’attention du lecteur moderne qui jugerait la religion non comme une vérité révélée, mais comme un produit culturel comme un autre, susceptible de répondre immédiatement à des besoins personnels de bien-être. Mais poser ainsi la question en en faisant un titre accrocheur laisse supposer que l’auteur de l’article, critiquant implicitement une transformation profonde de notre rapport au monde, espérait attirer l’attention d’un éventuel lecteur dont la grille de lecture serait propre à la société de consommation. Qu’il s’empresse de détromper. Mais il faut bien que le message de l’Église s’adapte parfois à ce qu’il est convenu d’appeler disparition du sacré. Disparition du sacré ?

Il paraît que le sacré ne disparaîtrait pas, qu’il se déplacerait ou se transformerait (Durkheim). Que notre monde revêtirait de nouvelles formes de sacralité: le corps, l’environnement, la terre, la liberté d’expression, une marque iconique de chaussures de sport, etc. À défaut de rassurer ceux qui seraient inquiets, il semblerait que la catastrophe soit relativisée par certains philosophes ou sociologues du marketing: dans de nouveaux espaces symboliques – les temples de la consommation par exemple – le sacré n’aurait pas disparu, il serait juste reconfiguré. Il se déplacerait et se réinventerait. Un simple changement de paradigme, somme toute, selon l’expression favorite des commentateurs d’aujourd’hui. On est tenté de faire un parallèle avec un ready-made, terme qui désigne un objet manufacturé considéré comme de l’art. Par exemple le porte-bouteilles de Marcel Duchamp (13) acheté au Bazar de l’Hôtel de Ville et recontextualisé dans une exposition d’œuvres d’art, acquérant leur statut. Concernant le sacré, ready-made à l’envers, il pourrait donc s’agir d’un détournement par recontextualisation. Les rituels religieux recontextualisés en rituels de consommation (soldes par exemple), le temps sacré recontextualisé en temps marchand (fêtes commerciales), la transcendance recontextualisée en immanence matérielle. Quant à l’éternité, son nouveau paradigme serait assurément celui de la nouveauté immédiate. Bref, ce sont des ersatz qui témoigneraient d’un besoin spirituel qui se déplacerait vers de nouveaux objets symboliques. Perte ou déplacement, équivalent d’une perte, force est de constater que la logique du consumérisme recompose le sacré en l’instrumentalisant au service de ses fins. La société de consommation bouleverse et altère le sacré. En le niant ou en le transformant progressivement selon sa logique uniquement matérielle, elle l’absorbe et prétend le régénérer – en brouillant les frontières entre sacré et profane – sous de nouvelles formes sacralisées inscrites dans la culture du marché lui-même. La société de consommation déleste l’homme du sacré, de ce qui est une structure universelle de la conscience humaine (Mircea Eliade (14)) et de la conscience universelle. L’homme mis dans un état d’impondérabilité. Le poids du vide.

 

Fonder un nouvel humanisme ?

Une fois de plus, nous nous interrogeons. Faudra-t-il de nouvelles catastrophes pour fonder un nouvel humanisme et renouer avec l’idée de sacré ? Question autant théologique que philosophique, politique ou existentielle. Question qui nous tenaille et nous dépasse. Les historiens connaissent le rôle des catastrophes dans les tournants humanistes. La Renaissance, née en partie des ravages de la peste noire au 14e siècle. La confrontation à la mort massive a remis en question le dogme et ouvert à une redécouverte de l’homme, de l’art, de la science. Des Guerres de religion, des injustices sociales, des monarchies absolues est né l’humanisme des Lumières, auquel nous tenons tant. Et la Déclaration universelle des droits de l’Homme (1948) n’a été possible qu’après l’horreur absolue des totalitarismes et de l’Holocauste. Peut-on fonder un nouvel humanisme sans passer par la catastrophe ? Il faudrait une vision claire de ce que pourrait-être une société plus humaine, plus juste. Ce que j’ai appelé ailleurs un imaginaire politique qui serait aussi culturel. Il faudrait, dans un élan de conscience partagée, peut-être suscité par un élan politique nourri d’éthique (15), une volonté de rupture sans effondrement. C’est-à-dire sortir de modèles dominants – économiques, technologiques, géopolitiques, etc. – sans qu’ils explosent. Il faudrait une lucidité morale et une capacité d’anticipation que l’humanité ne semble qu’avoir rarement mobilisées sans y être contrainte par un désastre.

 

L’homme qui attend et l’homme qui prie

Quel artiste pourrait aujourd’hui représenter la silhouette symbolique de l’homme moderne ? Quelle forme pourrait-elle prendre, même si l’on désespère à ne pouvoir l’imaginer encore tout à fait debout, victime d’une fatigue ontologique ? Serait-ce un homme cédant à ses désirs, dans l’illusion de sa liberté, vivant dans l’instant qu’il imagine éternel ? Serait-ce un homme, pris dans la spirale d’une multitude de catastrophes presque silencieuses (16), ou si lointaines, saisi par la tentation de l’attente, captif de son moi minimal habilement perpétué, sans ancrage transcendant ? Serait-ce l’homme faible et vulnérable de Pasolini, homme de la lâcheté de l’attente, rejeton de l’individualisme libéral ? Avant quel choc ultime ? Attendre pour qu’il soit trop tard ? À quelles terribles nouvelles souffrances déléguerons-nous ce nécessaire travail de refondation, de redécouverte du sacré ? Comment se relever quand tout se sera effondré ?
Ou serait-ce cet homme seul, dans sa prière muette, gardant mémoire de l’éternité, implorant Dieu presque oublié, mais trouvant encore dans sa foi le courage de l’avenir, la force de la Vérité et l’audace de l’Espérance ?

 

Illustration: L’homme qui marche et la Femme debout d’Alberto Giacometti (Musée d’art contemporain de Théhéran, photo ZarlokX, CC BY-SA 4.0)

(1) Cité par Saïd Mahrane, Comment la France s’est délitée, Le Point (Idées et débats, Le Postillon), 13 septembre 2025. La citation exacte est: «La société préconsumériste avait besoin d’hommes forts, donc chastes. La société de consommation a besoin au contraire d’hommes faibles, donc luxurieux…», Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes, traduction d’Anna Rocchi Pullberg, Seuil (Points), 2002, p.121 (Lettere luterane, Einaudi, 1976). Désormais LL.

(2) Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1973-1975), traduction de Philippe Guilhon, Flammarion, 2009. (Scritti corsari, Garzanti, 1975) Désormais EC.

(3) Louis Gevart, « L’Homme qui marche » de Giacometti: quand la sculpture donne corps à l’espace, Beaux-Arts, 18 novembre 2020.

(4) Il est évident qu’il rejoint la critique marxienne de l’aliénation.

(5) Le slogan revendicatif majeur devient dès lors l’augmentation du pouvoir d’achat pour consommer plus, aux dépens de préoccupations fondamentales liées à l’avenir du pays. Les politiques ont une grande part de responsabilité puisque la consommation est devenue un indicateur économique majeur. Les gouvernements et les banques centrales la surveillent pour ajuster leurs politiques budgétaire et monétaire. Sans toutefois refléter toute l’activité économique, elle devient presque à elle seule le pouls de la santé économique d’un pays. Elle est même parfois soutenue par un endettement excessif !

(6) Mais l’homme faible n’est pas seulement une victime. Il est aussi un rouage consentant du système qui l’asservit.

(7) EC.

(8) La subjectivité individuelle a supplanté la responsabilité morale. L’homme contemporain ne cesse de revendiquer son autonomie. Mais il perd le lien avec une responsabilité partagée; ainsi ne semble-t-il pas s’inscrire dans une histoire, sinon dans l’Histoire.

(9) Ce que montre Zygmunt Bauman dans son ouvrage La vie liquide, Le Rouergue/Chambon, 2006 (Liquid Life, Polity, 2005).

(10) Labubu (prononcer la-bou-bou). 

(11) Sandra Bravo Durán, Le Labubu, la peluche virale qui explique comment naissent (et disparaissent) les tendances. The conversation, 17 septembre 2025. 

(12) Jean-Marie de Bourqueney, À quoi sert la religion ?, Réforme,18 août 2022. Dès les première lignes l’auteur ne justifie pas ce à quoi elle sert, mais ce qu’elle est.

(13) Marcel Duchamp, Porte-bouteilles, Slash, 2016.

(14) Mircea Eliade, Le sacré et le profane, Gallimard (NRF Idées), 1965 (puis Gallimard (Folio Essais), 1987 (Das Heilige und das Profane, Rowohlt, 1956). «L’homme prend conscience du sacré parce que celui-ci se manifeste, se montre comme quelque chose de tout à fait différent du profane. Pour désigner cet acte de manifestation du sacré, nous avons proposé le terme de hiérophanie».

(15) Il faudrait que le courage de l’éthique et la pratique politique ne soient plus inconciliables.

(16) Dérèglement climatique, extinction progressive du vivant, crises migratoires, inégalités extrêmes, solitude technologique, déshumanisation par la consommation, montée des totalitarismes et des impérialismes…

(17) «Il n’est pas vrai que, de toute façon, l’on avance. Bien souvent l’individu, tout comme les sociétés, régresse ou se détériore», écrit encore le réalisateur de L’Évangile selon saint Matthieu.

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